Conversations avec Albert d’Haenens (3) – La page blanche comme structure

Le 16/09/2009

Un codex médiéval, un livre moderne se lisent en tournant leurs folios ou leurs pages de droite à gauche.

Cela va de soi, me dira-t-on.

Voire.

Pour nous, en Occident, entamer la lecture en posant le dos du livre à sa gauche plutôt qu’à sa droite, de même, qu’écrire sur une surface vierge en allant de gauche à droite et du haut vers le bas, sont démarches «naturelles».

Qu’en pensent nos amis chinois, japonais ou arabes ?

Formater, plier, couper.

Régler, ligner, marginer, folioter ou paginer.

Relier, couvrir, étiqueter.

Autant d’opérations que le traitement de textes assisté par ordinateur rend définitivement vagues sinon désuètes.

En septembre, nous méditerons ensemble sur ces «évidences» culturelles de plus en plus chancelantes.

Leur dérive rend de moins en moins commun le sens que, depuis des générations, nous donnons à la gauche et à la droite, à ce qui est là haut et ici bas.

 

Albert d’Haenens
Juillet 2009